Drones iraniens

Cette nuit, vers 2 h du matin, des bruits, plus forts que les habituels pétards, des détonations comme des coups de canon, nous réveillent. Ce n’est plus le ramadan ( le coup de canon ouvrait et clôturait le jour de jeune).. On comprend tout de suite que c’est la riposte de l’Iran dont on entendait parler ces derniers jours. Puis arrive la sirène, reconnaissable entre toutes, la même que celle du 7 octobre. Luay, le gardien de nuit fait le tour des chambres pour nous encourager à nous mettre à l’abri. Le « shelter » ici, c’est le lithostrotos, cette voie romaine au sous-sol. Nous y retrouvons les autres guests: un groupe de six personnes venues faire une « retraite zen dans ce lieu rempli de bonnes ondes (!!) « , et deux autres personnes. Certains ont pris des couvertures. Nous attendons, tranquillement que la consigne de remonter soit donnée.

De retour dans mon lit une heure après, je cherche en vain le sommeil. Je réfléchis au sac que je dois faire la prochaine fois: de l’argent, mes papiers, de l’eau, mon chargeur, quoi d’autres… L’appel du muezzin à 4h30 finit de me convaincre que je ferais mieux de me lever. Un café, et hop, sur la terrasse où je vois le jour poindre. Jérusalem est si belle au lever du soleil ! On n’entend que les oiseaux. Les rues sont désertiques et le resteront toute la journée.

Rassem, le cuisinier, me laisse un message. Il ne viendra pas aujourd’hui. Le groupe « Zen » va rester une nuit de plus. J’ai donc une matinée de cuisine devant moi, ce qui m’arrange bien: j’ai besoin de m’occuper ! Musique à fond, Souchon, la baluche, Zaho…mes titres likés me redonnent de la joie tandis que j’invente un gratin de purée-thon-poivrons trois couleurs.

Quelle connerie la guerre.

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