Todos, Todos, Todos !

( NB: Ce post n’a rien à voir avec Jérusalem…mais avec l’actualité de l’église.)

Fiducia Supplicans: Cette déclaration du Vatican qui autorise la bénédiction des couples homosexuels et des couples en situation irrégulière fait couler beaucoup d’encre dans le microcosme catholique, depuis sa sortie le 21 décembre.

Concernée en tant que parent et amie de personnes homosexuelles, je vais y aller de mon commentaire, moi aussi.

Je ne parlerai pas de la réaction des évêques africains qui peut se comprendre dans le contexte culturel spécifique de ce continent..

Mais la déclaration de la CEF, ici, en France, me fait réagir.

Quand le Pape dit : la bénédiction est pour tous les couples. Les évêques répondent: oui, nous sommes d’accord, la bénédiction est…. pour tous les individus. Bref, dans leur déclaration apparemment bienveillante, ils font la sourde oreille face à l’appel d’ouverture du Pape. Ils font comme s’ils n’avaient pas compris le cœur du message, ou plutôt, ils l’ont tellement bien compris qu’ils se sont empressés d’écrire cette déclaration, pour ne pas perdre leurs fidèles les plus conservateurs.

Les évêques s’obstinent à distinguer la personne de son orientation sexuelle; la bénédiction individuelle et celle des couples. La première étant pour tous (il n’y a là rien de nouveau), la seconde étant réservée exclusivement aux couples homme-femme en situation régulière selon les critères de l’église.

Que l’on distingue le voleur de son vol, le criminel de son crime, l’homme de son délit. Soit. Il en va de la dignité de la personne.

Mais pour ce qui touche à la vie relationnelle, affective et sexuelle, cette distinction est pour le moins surprenante : dans l’anthropologie chrétienne, l’homme n’est-il pas envisagé comme un être de relation ? Un être qui est fait pour donner et recevoir. Pour aimer et être aimé. Un être de désir. Nous sommes un tissu de relations. Et il faudrait que la personne homosexuelle en soit privée? Qu’elle ne soit considérée que comme un individu pris isolément? ça ne tient pas debout.

Les évêques de France, en apportant cette distinction blessent encore davantage les personnes concernées, qui n’avaient vraiment pas besoin de ça, merci bien. Car la bénédiction individuelle a toujours été pratiquée dans l’église… donc bénir individuellement une personne qui se présente comme homosexuelle peut avoir la conséquence perverse de la mener vers une thérapie de conversion. Et l’on sait les dégâts psychiques que cela peut engendrer.

Chers amis homosexuels, qui cherchez à construire votre vie de couple dans la foi chrétienne, fuyez ces clercs-là et leurs ouailles bien pensantes mais ne lâchez pas le Christ d’une semelle ! Avec Lui, vous découvrirez comment aimer davantage, dans la fidélité, le respect, l’écoute. Il y a un chemin de sainteté pour votre couple à écrire avec l’Esprit Saint.

Quant à nous, hétérosexuels, de quoi avons-nous vraiment peur ?

Etre homosexuel, c’est comme être gaucher dans un monde de droitiers. ça devrait être aussi banal que ça. Faut-il le redire: c’est une spécificité minoritaire mais non pathologique. Jadis, à l’école, on obligeait les gauchers à écrire de la main droite. Aujourd’hui, il ne nous viendrait pas à l’idée de leur imposer une telle contrainte… Dans 10 ans, la bénédiction des couples homosexuels ne sera plus un sujet.

Ne pourrait-on pas imaginer un Dieu fou, un Dieu exubérant dans sa créativité, qui aime faire surgir de sa création, des hommes et des femmes, des droitiers et des gauchers, des hétéros et des homos… et ainsi de suite, une myriades de différences, pour qu’il y ait toujours un petit quelque chose qui soit « autre » , qui nous dérange…. En d’autres mots, qui nous provoque à aimer vraiment ?

Pour en savoir plus sur l’homosexualité et l’église, l’association chrétienne Devenir Un en Christ

Sur le site Zétéo, deux chrétiens engagés dans l’église témoignent de leur expérience en tant que personnes homosexuelles. Témoignages édifiants à écouter ici : Elias et Amélie

Enfin, l’association Reconnaissance regroupe des chrétiens engagés dans l’église, parents et proches de personnes homosexuelles. Elle fait un gros travail d’information et tente d’interpeller l’institution.