
Z.A.D en Terre Sainte






A la tombée de la nuit, Marie-Farouza nous emmène du côté du quartier arménien. Là, nous arrivons sur un vaste terrain. Des pelleteuses ont commencé à soulever le bitume. Sous un auvent de fortune, des jeunes sont rassemblés sirotant un café. Voici une ZAD dans la vieille ville de Jérusalem.
Un jeune nous explique dans un excellent français que le patriarche de l’église arménienne a signé un contrat de location du terrain à un entrepreneur juif australien pour y construire un complexe hôtelier. Or il s’avère que ce contrat a été signé dans des conditions douteuses, avec une grosse suspicion de corruption. Les jeunes arméniens se battent pour faire reconnaître le caractère illégal du contrat. Il faut dire que ce terrain a une valeur inestimable :
- sur le plan géographique: Il est plat et situé sur le point le plus élevé de la vieille ville. Il représente une surface de 25% de l’ensemble du quartier arménien.
- mais surtout, il appartient à la communauté arménienne, l’une des plus anciennes de Jérusalem, l’Arménie étant le premier pays à avoir adopté le christianisme comme religion d’état au IVe siècle.
Ces jeunes se battent pacifiquement pour faire reconnaître leurs droits, non seulement face à un clergé qui prend des décisions sans se soucier de l’avis des fidèles, mais aussi vis à vis d’une politique de colonisation rampante des milieux juifs religieux. Ils militent pour que Jérusalem reste une mosaïque de croyants de toutes origines.
Récemment, un groupe de colons israéliens a débarqué à l’entrée du terrain, avec des chiens, et armés, sous l’œil indifférent de la police. Ils ne se sont pas laissés intimidés. Ils se sont retenus de toute violence. Leur arme, c’est le droit.
Ils méritent qu’on les soutienne, et qu’on parle de leur combat.
https://www.terresainte.net/2023/08/hagop-djernazian-le-quartier-armenien-nest-pas-a-vendre/
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