Que devons nous faire ?
Ce week-end, Pascale et Dominique, un couple de la communauté en mission à Nazareth sont chez nous, ainsi que Marie Farouza, une sœur résidant au centre de formation de Tantur. Nous voilà tous les 8 réunis pour fêter l’anniversaire de Delphine: crêpe-party le samedi soir, et mousse au chocolat le dimanche midi, agrémenté d’un vin blanc bien frais. « Ah qu’il est doux, qu’il est bon de vivre ensemble en frère », dit le psaume.
L’après-midi, Dominique reçoit un coup de fil de la gérante d’un hôtel à Nazareth: Ils ont besoin de chambres pour loger les populations déplacées. En effet, en prévision des frappes prévues au nord, Israël a décidé d’évacuer les localités à 10 km de la frontière libanaise. Rapide discernement entre nous: oui, bien sûr, il faut ouvrir nos portes. La maison que gèrent Dominique et Pascale est vide. En plus, le gouvernement s’engage à prendre en charge tous les frais. Dominique appelle le responsable de l’église melkite qui est propriétaire de la maison pour avoir son accord. Pas de réponse. Il envoie un sms. Et quelques minutes plus tard: « No way », puis, » we will have lots of problems ».Voilà qui est clair.
Plusieurs hypothèses pour comprendre cette réaction. Le réflexe nationaliste d’un arabe de plus en plus excédé par Israël ? La crainte de voir des tensions supplémentaires dans un quartier aux prises avec les trafics de drogues? Des dissensions internes qui nous échappent dans un milieu dominé par la mafia? Nous choisissons de ne pas aller contre l’avis de l’église melkite.
Toujours est-il que ces populations déplacées n’ont rien demandé. Qu’elles soient juives, musulmanes, chrétiennes ou druzes, elles sont les victimes innocentes d’une guerre qui les dépassent, et ne veulent que vivre en paix.
A table, nous avons évoqué ce sentiment de culpabilité qui peut nous effleurer quand nous voyons tant de souffrances. Ne sommes nous pas du bons côtés, nous, occidentaux, bien nourris, bien logés. Il ne sert à rien de nourrir cette culpabilité, pourtant, elle peut être un petit aiguillon : Que devons nous faire, ici et maintenant, dans la réalité où Il nous a placés, pour rester fidèles à son appel d’être artisans de paix ?
Coucou Laure. Comme il est bon d’avoir des nouvelles des frères et sœurs même éloignés géographiquement…!
« que devons-nous faire ? »… au delà d’un sentiment de culpabilité légitime, mais qu’il ne faut pas nourrir, tu as raison, cette question m’interpelle aussi. Et je voudrais vous partager un élément de réponse reçu récemment, face à des situations tellement dramatiques, où nous pouvons nous sentir tellement impuissants :
Il ne peut pas y avoir de changement profond et durable, sans changement de culture, et il ne peut pas y avoir de changement de culture, sans conversion personnelle ; et voilà, nous qui nous sentions impuissant… en fait nous avons toutes les cartes en main… Espérance ?
Bises frat
Je crois qu’on se le demande tous. Que pouvons nous faire…. Prier… Quoi d’autre…?
De ton côté j’ai l’impression que tu as trouvé avec l’école où tu enseignes maintenant… Bravo ! Et Dieu est grand et bon….
Au final l’hébergement a-t-il été rediscuté ? Ou toujours non….?
Grosses bises à vous deux et à Maria Farouza aussi